Communiqué - Grève des internes du 17/11/2022

Article mis à jour le 14 novembre 2022

Grève des internes du 17 novembre 2022

Les concessions ne doivent pas toujours se faire dans le même sens !

 

 

Le SIHP, solidairement au Syndicat représentatif parisien des internes de médecine générale (SRP-IMG), s’oppose fermement à l’article 23 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2023 qui introduit une 4e année au diplôme de médecine générale et prévoit d’envoyer ces internes en priorité dans les zones à l’offre de soins insuffisante. Cette mesure va à l’encontre d’un programme réfléchi d’amélioration du système de soin, n’est justifiée par aucun argument pédagogique, et n’a été prise sans aucune concertation avec les représentants d’internes et d’étudiants en médecine. La réponse du gouvernement au précédent mouvement de grève à été d’ailleurs été sans équivoque : le passage en force par le 49.3.

Les internes ont tout à fait conscience des problématiques d’accès au soin de la population française. Mais en réalité ce problème n’est pas nouveau et ne cesse de s’aggraver au fil des générations. La faute à la restriction du financement du système de soins par la limitation de la formation de médecins via le fameux numerus clausus depuis plusieurs dizaines d’années. En l’état actuel la formation de nouveaux médecins ne compense d’ailleurs toujours pas le nombre de départs à la retraite et allonger l’internat d’un an ne fera que repousser d’autant l’installation pérenne de médecins. 

Cette mesure illusoire ne permettra hélas pas d’enrayer la tendance et risque de créer des conditions néfastes pour les patients comme pour les internes. Comment proposer une année de formation en “autonomie supervisée” dans une zone où l’effectif médical sénior susceptible d’encadrer ces internes est manquant ?

Avant d'en demander davantage aux internes de médecine générale comme des autres spécialités, peut-être faudrait-il déjà traiter correctement ces professionnels en formation et se conformer aux lois existantes pour encadrer leur exercice. En premier lieu, décompter de manière effective leur temps de travail dans les établissements de santé, comme l’impose la décision récente du Conseil d’État. Les internes travaillent en effet en moyenne 58 h par semaine quand la législation européenne limite la durée maximale hebdomadaire à 48 h.

Enfin, à l'heure où de nombreuses professions s'interrogent sur le maintien de leur qualité de vie, nous rappelons que la rémunération des internes atteint en moyenne 6 €/h. Et la revalorisation de 3,5 % de cet été ne suffira pas à compenser l’inflation qui risque d’atteindre 10 % à la fin de l’année…

Le SIHP s’oppose donc fermement à l’article 23 du PLFSS et soutien la position du SRP-IMG, la réponse juste aux « déserts médicaux » est ailleurs : faciliter l’installation, investir des territoires via des services publics de proximité et l’économie locale, donner au système de santé les moyens à la hauteur de sa nécessité et travailler en concertation avec les représentants d’internes et d’étudiants.


Contact presse : 
Aloïs HELARY - Président du SIHP
presidence@sihp.fr - (0)6 77 51 39 02

 

 

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